Bataille de Khotyn de 1673 opposant l'Empire ottoman à la République des Deux Nations, les Turcs aux Polonais. Victoire de Jean Sobieski.

La bataille de Khotyn dans la Gazette de France (1673)

Le 11 novembre 1673, un cri de victoire se répand aux alentours de la forteresse de Khotyn1. Jean Sobieski et son armée viennent de mettre en déroute plus de 30 000 Turcs qui s’avançaient dangeureusement sur les territoires polono-lituaniens. Un an plus tôt, en effet, l’Empire ottoman avait déclaré la guerre à la République des Deux Nations*2, obtenant d’importantes victoires. Le traité de Boutchatch3, signé le 18 octobre 1672, cèdait la Podolie, incluant la forteresse de Kamenets-Podolski, à l’Empire ottoman et imposait à la Pologne-Lituanie un tribut de 22 000 thalers. Cependant, la diète* refusa à l’unanimité de ratifier ce traité. La guerre reprend.

Cette fois, l’effort militaire est général, déterminé et efficace, ce qui aboutit à la victoire de Khotyn, le 11 novembre 1673. L’âme de cette campagne est Jean Sobieski, grand général* de la Couronne de Pologne depuis 1668, un titre qu’il avait mérité après sa première grande victoire lors de la campagne de Podhajce en 1667. Le succès éclatant de Khotyn freine l’avancée ottomane en Europe et vaut à Jean Sobieski une renommée internationale qui se répand à travers le continent. Dès lors, les Turcs commencent à le surnommer « le Lion du Lechistan ».

Cet événement est suivi de près en France, où la réputation du grand général s’étend. Veuillez trouver ci-dessous le récit de la bataille de Khotyn, tel qu’il a été publié dans la Gazette de France en décembre 16734.

La Victoire remportée sur les Turcs, par l’Armée Polonaise, sous le Grand Maréchal Sobieski

Vous attendez avec trop d’impatience les particularités de cette victoire merveilleuse, et ces particularités sont trop belles, pour vous arrêter par une préface qui ne ferait que retarder votre satisfaction5. Entrons donc tout d’un coup dans ce détail qui fait l’un des plus beaux et des plus curieux endroits de l’histoire de notre siècle.

L’avancée des troupes de Jean Sobieski jusqu’aux environs de Khotyn

Le 6 du mois dernier, le grand maréchal* Sobieski6, ayant tenu conseil avec les généraux de Lituanie, à quatre lieues du château de Khotyn, place forte sur les bords du Dniestr, résolut d’aller, avec sa cavalerie, au-devant de Kaplan Pacha, qui avait dessein de venir joindre Hussein Pacha.

Mais comme ledit Kaplan eut avis de la marche des Polonais, il n’osa s’avancer jusqu’à Khotyn, où était le camp d’Hussein, et il se retira vers le Danube, en diligence, faisant mettre le feu à Iassy, où il passa, et qui est la ville capitale de Valachie7.

La grand maréchal, averti de cette retraite, tint un second conseil, où il fut résolu qu’on irait droit à Hussein Pacha, et cela fut exécuté. Mais pour ce qu’il fallait passer par des lieux et des défilés forts difficiles, les armées ne se trouvèrent en présence que le 9 au soir ; et cela donna moyen à des députés de Valachie et de Moldavie, qui se rencontrèrent dans la marche, d’achever leur traité, avec ledit grand maréchal, par lequel ces deux grandes provinces furent réunies à la Couronne de Pologne, dont elles avaient été détachées8.

Premières escarmouches polono-turques

Ce jour-là, donc, le 9, l’armée des Polonais, jointe avec celle des Lituaniens, se rendit aux environs de Khotyn, à demi lieue du camp des infidèles9, qui avait pour circonvallation10. un profond fossé, dont la tête formait un rempart, derrière lequel ils se croyaient d’autant plus en sûreté qu’il y avait encore une enceinte de leurs chariots, qui est ce qu’ils appellent ordinairement leur tabor.

Les Polonais demeurèrent toute cette journée-là en bataille à dessein d’attirer Hussein Pacha au combat, mais il ne voulut pas sortir de ses retranchements. Ainsi, il ne se fit autre chose que quelques escarmouches, d’autant que les ennemis, quoi qu’au nombre de trente mille, qui s’étaient si bien signalés au siège de Candie11, ne se présentaient que rarement et sans s’écarter de leur fort et des embuscades qu’ils avaient dressées.

Sur le soir, les troupes polonaises campèrent dans un lieu où ils avaient été assiégés il y a cinquante ans, par Osman, Empereur des Turcs12.

Le Hospodar de Moldavie rejoint l’armée polono-lituanienne

Le 10, les infidèles s’opiniâtrèrent à se tenir encore sous leur artillerie et sous leurs remparts, ainsi qu’on pouvait appeler les lignes de leur camp, tant elles étaient fortes et leurs fossés profonds. Mais les Polonais s’approchèrent des retranchements du Hospodar de Moldavie, et comme il y était fort incommodé du canon des assaillants, qui le battaient exprès pour couvrir l’intelligence qui était entre eux, il en sortit avec 6 000 hommes de ses troupes et se rangea sous le grand maréchal Sobieski13.

Aussitôt, les Polonais entrèrent dans les mêmes retranchements des Moldaves avec leur artillerie, et se trouvant proches de ceux des Turcs, on tira de là incessamment dans leur camp, où l’on jetait aussi quantité de grenades et de bombes, qui n’y causaient pas moins de consternation que de fracas.

Jean Sobieski prépare l’offensive polonaise

Cependant, les armées de Pologne et de Lituanie se préparaient aux attaques, mais parce qu’on travaillait encore aux choses nécessaires afin d’exécuter heureusement une entreprise de cette conséquence, elles furent obligées de retenir leur ardeur jusqu’à ce que tout fût en état.

Néanmoins, le colonel Dennemark, ne pouvant maitriser son impatience, fut le premier à attaquer les ennemis avec son régiment, sans attendre l’ordre et sans l’assistance des autres ; et de cette façon, il perdit deux capitaines et trois autres officiers, qui signalant leur courage, pressèrent les Ottomans et en tuèrent quantité.

La nuit du 10 au 11, les Polonais se tinrent derechef en bataille rangée pour tâcher une seconde fois d’engager ces infidèles à venir aux mains ; et cependant, on fit approcher l’artillerie jusqu’à 2 ou 300 pas de leurs retranchements.

Le 11, à la pointe du jour, le grand maréchal fut à pied reconnaître la situation de ces retranchements et remarqua les endroits les plus favorables pour les attaques. Ensuite, il prit ses mesures et résolut de livrer le combat, nonobstant les raisons de quelques-uns pour l’en détourner. Il avait pour les siennes, la disette de pain qui se trouvait parmi l’infanterie, et celle des fourrages, qui était une considération assez pressante pour l’empêcher de différer le combat.

Ainsi, nonobstant les sentiments contraires, il demeura ferme dans sa résolution, suivant laquelle il ordonna, dans tous les postes, aux soldats de se tenir en armes. Et sur les neuf heures du matin, l’infanterie, accompagnée de grand nombre de volontaires, commença de forcer les retranchements des ennemis, à la faveur d’un feu extraordinaire de canon.

Tableau représentant la victoire de Khotine (1673) gagnée par le grand général Jean Sobieski.
Stech Kessel, La Bataille de Khotyn, vers, 1674, Église Saint Laurent de Żółkiew.

La bataille de Khotyn : stratégies de Jean Sobieski

La grand maréchal Sobieski, à la tête des troupes, le sabre à la main, encourageait tous les combattants, les exhortant à se signaler pour la défense de la Religion et de la Patrie ; et à ces deux noms sacrés, tous les autres régiments, conduits par leurs officiers, se jetèrent avec une vigueur incroyable dans les retranchements des Turcs, de manière que jusqu’aux valets payèrent à l’envi de leur personne. Le sieur Czarnecki, pisarz de la Couronne14, qui commandait à pied un corps du prince Démétrius, petit général15, et les autres colonels, avec lui, se firent particulièrement admirer, repoussant les ennemis et se saisissant de leur retranchements.

Le grand maréchal, étant alors monté à cheval, donna ordre à la cavalerie de suivre l’infanterie, qui était déjà bien avancée dans lesdits retranchements ; et la compagnie des hussards du comte de Leszno, palatin de Podlachie16, fut la première détachée de l’aile droite, étant soutenue par d’autres de l’aile gauche, qui étaient celles du sieur Sapieha, grand écuyer de Lituanie17, et de deux autres officiers.

D’un autre côté, le sieur Pac, grand général de la même province de Lituanie18, à la tête de quantité de cavalerie, entra aussi dans les retranchements des infidèles par une porte qui avait été forcée et abattue par les hussards.

Jusque-là, les ennemis avaient rendu grand combat dans le camp même, étant revenus à la charge trois fois, pendant quoi on s’était emparé du pont du Dniestr, et du fort qui était au bout. Mais alors, dans une extrême consternation, ils commencèrent d’abandonner leur poste et de prendre la campagne, à dessein de se retirer.

Mais les Polonais, et entre eux, le sieur Skoroskowski, porte-enseigne du palatinat de Posnanie19, avec sa cavalerie, donnèrent dessus et les contraignirent de rentrer dans leurs retranchements.

Quelque confusion néanmoins qu’il y eut parmi eux en cette fâcheuse conjoncture, ils se remirent encore deux fois en ordre, l’infanterie, qui s’applique à butiner, leur en ayant donné le moyen, et par conséquent, de résister derechef quelque temps à la vigueur avec laquelle le reste des troupes polonaises les attaquait.

Mais les hussards recommencèrent d’aller à la charge avec tant de chaleur qu’Hussein Pacha se vit réduit à se sauver avec cinq ou six milles hommes, et dans sa fuite, il fut rencontré par les partis du prince Démétrius et du palatin de Kiovie20 qui les chargèrent encore fort vertement.

Toutefois, il leur résista si bien qu’il les fit plier, et peu s’en fallut qu’il ne chargea les Polonais par derrière, en tirant de nouvelles forces de son désespoir. Il approcha même le grand maréchal à la portée du pistolet, et s’il n’eut été assisté de quelques compagnies de hussards, qui rompirent l’escadron du Pacha, il aurait eu assez de peine à s’en débarrasser.

La défaite des armées de l’Empire ottoman

Cependant, le grand combat recommencé continua, et les Ottomans y furent si mal traités que ne pouvant plus faire ferme, ils prirent de nouveau la fuite vers le pont qu’ils pensaient encore avoir libre sur le Dniestr, dans la route de Kamenets, et par où ils prétendaient se sauver. Mais ils y rencontrèrent le duc Radziwill, vice-chancelier de Lituanie21, dont la cavalerie les chargea avec tant d’impétuosité que les uns demeurèrent sur place, et les autres, pressés par les Polonais sur le même pont, tombèrent dans ladite rivière du Dniestr, où plus de six mille furent noyés.

Hussein Pacha reçut un coup de sabre à la tête par ledit vice-chancelier de Lituanie, nonobstant lequel, quelques-uns crurent qu’il ne laissa pas de se sauver à Kamenets. Mais d’autres assurent qu’il a été tué par le même prince, auquel les uns disent aussi que son étendard et son cheval richement caparaçonné sont demeurés, ou au grand maréchal Sobieski. On ajoute que Seydy et Soliman Pachas ont été tués avec quantité des principaux de l’armée des infidèles, et que huit mille janissaires qui en faisaient partie ont été entièrement taillés en pièces.

On en compte, enfin, près de quatorze mille morts sur le champ de bataille, outre six mille noyés dans le Dniestr. Le nombre des prisonniers est aussi très-considérable, et plusieurs ont rapporté que de toute cette armée, à peine deux ou trois mille hommes ont pu se sauver à Kamenets, et trois compagnies au château de Khotyn.

Tout leur canon, dont il y a vingt-deux pièces, est demeuré aux Polonais, avec les munitions de guerre et de bouche, les drapeaux, les chevaux, les chameaux, tout le bagage et quantité d’or et d’argent, de manière qu’on peut dire qu’il ne s’est de longtemps fait un plus grand et plus riche butin, comme il ne s’est, depuis plusieurs siècles, remporté une victoire si mémorable.

Bilan de la victoire de Khotyn

Car pour le dire en peu de mots, elle a été gagnée par une armée composée de près de vingt mille hommes, sur une de plus de trente mille, retranchés dans un poste défendu de la rivière et de la citadelle de Khotyn, et l’affaire s’est décidée en deux heures, avec tous les avantages que vous venez d’apprendre.

On y peut ajouter cette circonstance, non moins considérable, que les vainqueurs n’y ont pas fait une perte qui soit notable pour un succès pareil, quoique tous les Polonais se soient portés, en cette occasion, sans aucun ménagement de leurs personnes.

Le sieur Pizarski, colonel du palatinat de Cracovie, le sieur Modtowillo, colonel des Cosaques fidèles, et quatre ou cinq capitaines de cavalerie, y sont demeurés, avec le grand veneur de la Couronne, qu’on croit avoir été tué à la tête de son régiment. Le colonel Morstein22 fut blessé dans le camp des ennemis d’un coup de mousquet au travers le pied et d’une javeline au bras ; et le colonel Zobroski et le sieur Bidsiaski, qui commandait les gardes avancées, y ont aussi été blessés, les uns et les autres en se signalant.

La gloire de Jean Sobieski et de ses troupes

Les chefs et l’armée de Lituanie firent pareillement très bien leur devoir et ne contribuèrent pas peu à la victoire.

On doit cette louange particulièrement à l’infanterie polonaise, qu’elle demeura ferme dans son devoir, nonobstant la disette du pain qu’elle avait soufferte pendant quelques jours.

Mais les hussards, entre tous, agirent avec une vigueur extraordinaire, ainsi qu’on l’a pu remarquer par la quantité de leurs lances qui ont été trouvées rompues dans le corps des ennemis23, ce qui peut faire aussi juger de la forte résistance de ceux-ci, qui furent en effet si opiniâtres et si braves qu’ils mirent deux fois les assaillants en état de perdre la bataille.

Le Hospodar de Moldavie s’est aussi acquis une grande partie de la gloire de cet heureux succès, en se joignant aux Polonais, dont il fortifia ainsi les troupes, autant qu’il affaiblit celles des Ottomans.

Il est inutile d’exagérer le courage et la conduite du grand maréchal Sobieski en cette occasion, puisque vous pouvez aisément juger que c’est lui qui a donné toute la pente à cette admirable victoire, ayant servi comme de ministre à la Providence divine, pour sauver des mains des infidèles un royaume qui semblait menacé de tomber en leur puissance dans le mauvais état où se trouvait ses affaires, notamment dans la conjoncture de la mort de son Roi.

On y prend aussi cette victoire à bon augure pour l’avenir, et l’on veut croire que comme le malheur de la Pologne commença par la perte d’une bataille le lendemain de la mort de Ladislas, en 164824, la bonne fortune du même Royaume se relèvera sur cette défaite de ses ennemis, arrivée aussi le lendemain de la mort du roi Michel25.

À Paris, du Bureau d’Adresse, aux Galeries du Louvre, devant la rue S. Thomas, le 27 décembre 1673. Avec Privilège.

Jean Sobieski en pleine gloire après la victoire de Khotin (11 novembre 1673).
Schulz Daniel, Portrait de Jean III Sobieski en costume romain, c. 1673-1677, Musée National de Varsovie.

La victoire du « Lion du Lechistan » : un tremplin vers la couronne

Le prochain numéro de la Gazette rapporte la prise définitive de la forteresse de Khotyn par les troupes polonaises26. Cette victoire décisive de 1673 consacre la gloire internationale du « Lion du Lechistan », qui se distingue comme homme de guerre et homme d’État capable de contenir la puissance de l’Empire ottoman.

Or, le roi Michel étant décédé la veille de la bataille, un nouvel interrègne s’ouvre. Fort de sa popularité grandissante, Jean Sobieski est élu roi de Pologne, le 21 mai 1674. La Gazette de France relate également cet événement, notamment en publiant le décret officialisant l’élection de Jean III Sobieski comme roi de Pologne27.

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  1. Chocim en polonais, Хотин en ukrainien, Hotin en roumain. En français, on rencontre également l’orthographe Khotin ou encore Khotine.
  2. Les mots suivis d’un astérisque sont expliqués au sein du glossaire de la République des Deux Nations.
  3. Buczacz en polonais.
  4. Aujourd’hui principalement connu sous le nom de Gazette de France, ce journal hebdomadaire, l’un des premiers en France, porte simplement le nom de Gazette entre 1631 et 1761. La Gazette se compose de différentes sections : les Nouvelles ordinaires, les Relations et les Extraordinaires. Le passage reproduit ci-dessous fait partie des Relations. À partir de 1632, les volumes sont numérotés et paginés annuellement. Le passage en question est tiré du numéro 154 de l’année 1673 et occupe les pages 1217 à 1228. Au sujet de la Gazette, voir : Feyel Gilles, « Gazette [de France] » in Dictionnaire des journaux (1600-1789), URL : https://dictionnaire-journaux.gazettes18e.fr/journal/0492-gazette-de-france (consulté le 01.11.2024)
  5. La ponctuation et l’orthographe du texte original ont été modernisées pour faciliter la lecture. En outre, des notes de bas de page viennent préciser certains détails historiques. Enfin, des sous-titres, qui n’apparaissent pas dans le texte original, ont été ajoutés afin de répondre aux exigences des moteurs de recherche et accroitre la visibilité de l’article.
  6. En plus d’être grand général, Jean Sobieski est également grand maréchal de la Couronne.
  7. Iași en roumain, Jassy ou Iassy en français, anglais et allemand. Il s’agit plus précisément de la capitale de la principauté de Moldavie (entre 1564 et 1859).
  8. Les principautés de Moldavie et de Valachie sont des vassales de l’Empire ottoman depuis le XVIe siècle (et jusqu’au XIXe). Certains projets visaient à s’émanciper de l’autorité du sultan en se rapprochant de la Pologne-Lituanie. L’une des figures phares de cette politique est Ștefan Petriceicu, prince de Moldavie à l’époque de la campagne de Khotyn. Lors de la bataille, il rejoint les forces polonaises contre l’Empire ottoman, comme il en sera question plus loin.
  9. C’est ainsi qu’on appelait les Ottomans dans l’Europe moderne. L’inverse était également vrai : en Turquie, les non musulmans étaient appelés gâvur ou giaours (voir la définition du CNRTL).
  10. « Ligne de défense matérialisée par une tranchée » (définition du CNRTL)
  11. Le siège de Candie est l’événement majeur de la guerre vénéto-ottomane, qui oppose Venise à l’Empire ottoman de 1645 à 1669 en Crète. Ce siège, d’une durée de plus de vingt ans, se termine par une victoire ottomane. Une fois la guerre vénéto-turque achevée, l’Empire ottoman dirige ses forces contre la République des Deux Nations en Ukraine.
  12. En 1621, une bataille avait déjà opposé les Polonais aux Ottomans à Khotyn. La confrontation avait duré plus d’un mois et s’est achevée par une victoire polono-lituanienne.
  13. Voir note 7.
  14. Stefan Stanislas Czarniecki ( ? – 1703) – notarius campestris depuis 1671, dirige l’infanterie lors de la bataille de Khotyn. Le notarius campestris (ou pisarz koronny) est responsable de l’administration de l’armée : il tient les registres, verse la solde des troupes, veille à l’équipement des soldats…
  15. Dymitr Jerzy Wisniowiecki (1631-1682) – cousin du roi Michel Wisniowiecki, général (hetman polny) de la Couronne depuis 1668, grand général de la couronne depuis 1676, participe à la bataille de Khotyn. Ici, le titre de « petit général » est utilisé par opposition à celui de « grand général ». Le grand général (hetman wielki) est à la tête de l’armée, le petit général (hetman polny) est son suppléant. Tous deux sont nommés par le roi.
  16. Vaclav Leszczynski (1632/1638-1688).
  17. François Stefan Sapieha ( ? – 1686).
  18. Michel Casimir Pac (1624-1682) – général de Lituanie en 1663-1667, grand général de Lituanie depuis 1667, voïvode de Vilnius depuis 1669, rival de Jean Sobieski. À noter qu’il existe un grand général pour la Pologne et un grand général pour la Lituanie. En 1673, Jean Sobieski et Michel Casimir Pac se trouvent donc à un rang d’égalité, à la différence que Jean Sobieski est aussi grand maréchal de la Couronne.
  19. Ladislas Michel Skoraszewski ou Skoroszewski (? – 1683). À noter que ce personnage historique apparaît dans le roman historique Le Déluge de Henryk Sienkiewicz.
  20. André Potocki (? – 1691).
  21. Michel Casimir Radziwill (1635-1680) – vice-chancelier et général de Lituanie depuis 1668, beau-frère de Jean Sobieski par son mariage avec Catherine Sobieska.
  22. Il s’agit probablement de Zbigniew Morsztyn (1622-1689), qui a laissé un récit de la bataille, publié sans lieu ni date sous le titre Sławna victoria nad Turkami… pod Chocimem otrzymana… roku 1673.
  23. Les cavaliers hussards étaient munis de longues lances creuses. Plus longues et plus légères que leurs équivalents dans les autres pays, elles atteignaient les rangs ennemis malgré les barricades. Lors de leurs charges, les hussards rompaient leurs lances contre l’adversaire. Une fois dans le camp opposé, ils jetaient les débris de leurs piques pour combattre au sabre ou au pistolet.
  24. En 1648, la République des Deux Nations subit des défaites contre les Cosaques, à Zolte Wody, Korsun, Pilawce. Suivra une période difficile, appelée le « Déluge » (Potop). En effet, le soulèvement des Cosaques de Khmelnytsky en Ukraine déclenche une série de combats destructeurs de l’État polono-lituanien. En 1654, la Moscovie rejoint le conflit du côté cosaque et envahit les territoires ukrainiens et lituaniens. Employée à l’est, la République est assaillie au nord et à l’ouest par les armées suédoises en juillet 1655. C’est le « déluge » : la République est submergée de toute part par ses adversaires. La contre-offensive s’organise dès la fin de l’année 1655. Elle donne lieu à deux années de combats acharnés pour repousser les Suédois. La paix d’Oliva (1660) met fin à la guerre avec la Suède. Le conflit avec la Moscovie reprend jusqu’à la signature du traité d’Androussovo en 1667. Pourtant, la guerre ne s’arrête pas : elle reprend immédiatement au sud-est contre les Tatars (1667-1671) puis contre les Ottomans en 1672. C’est à ces événements que fait référence le gazetier.
  25. Michel Korybut Wisniowiecki, roi de Pologne, est décédé le 10 novembre 1673, à la veille de la victoire de Khotyn.
  26. Gazette, 1673, n. 155, p. 1232.
  27. Gazette, 1674, n. 93, p. 747-769.

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